Candala
“Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair.”
(Lautréamont, LES CHANTS DE MALDOROR, canto IV)
Sempre fui imundo; uma crosta inexpugnável
De sujeira reveste meu malcuidado
Corpo – portanto, dos homens exilado,
Vivo só, como um pária indesejável.
Tão imundo… Um fedor insuportável
Exala, às lufadas, de meu malfadado
Ser, e ante minha visão foge assustado
Até mesmo dos bichos o mais execrável.
Faça chuva ou sol, faça frio ou calor,
Por mais que tente da imundície lavar-me
Volta mais e mais forte o pungente odor;
Pois é desta maneira que quer recordar-me
O PECADO, com seu nauseabundo fedor,
De que, do berço ao túmulo, não vai deixar-me.